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La Plume

Sur un cahier nu

Sur un cahier nu

Des mots qui s’impriment seuls

Ils n’ont pas la force d’être commandés

Ils n’en font qu’à leur tête

                  Ça fait un peu désorde

Mais

            Ça agrafe le soleil

A l’invisible

                  Ça décalque même

Des sourires sur les yeux fermés…

C’est quelque chose qu’on ne range pas

Alors

On voit des jardins qui sautillent à la lune

Et des forêts qui tremblent dans l’amour d’un loup

La mer s’immensifie sur un sable abricot

Et le ciel s’emporte à poser son azur sur des idées trop noires

 

On perce le secret des fenêtres

D’un regard pain d’épice et d’une moue rieuse

Le monde est un nectar

 

Aucune fleur ne meurt jamais

 

Les mots n’en font qu’à leur cœur

Hirondelles sur un cahier

Un jour de mémoire passé

Et rien, rien ne peut se gommer …

Si les textes de Vivianes vous ont plu, suivez ces liens...

Découvrez les miens...

Nuit de l'aube

Il est minuit de lune

Dans la rue désarmée

Pas même un seul hibou pour survoler l’étoile

Qui me pique sur l’âme…

 

J’ai le cœur tout en houx

Quand ta voix se distance

Et que le vide cru engloutit

Mes voyages …

 

Mais la vie se déplie

Sur demain qui commence

 

Je pose alors mes pas sur ce fil de ciel

Qui vacille à ton rire

Et j’entends seulement

Le frôlement joli

D’une étoile volante

Au bord de mes soupirs…

 

 L’aurore sera bleue

D’imprudence si sage

Et elle me conduira là où tout se dénoue

Je signerai l’amour

Sur un coquelicot fou

Que le vent laissera entre nos mains croisées

Pas perdus dans les salles...

Vrai

On s’tire

A tire d’ailes

Sur la cible du ciel

Dans les prés d’herbes folles

On joue au loup caché

On s’épice de menthe

On fougère la rue

      Rien n’est utile

Mais

L’essentiel   tremble

Quand tes doigts serrent les miens

                On sera jamais grand !

 

                «  Vrai »

" Hasard"

Forcenés, vagabonds, gourmands jusqu’au silence

Ils pénètrent les hommes en magiciens fragiles

Et dans un corridor où deux fenêtres s’ouvrent

Ils libèrent le silence en un duo parfait

Alors

Seulement

Leurs mains qui tremblaient

Se rejoignent en un cercle…

 

On dirait des oiseaux

             Et la terre qui brûle

Se remet à tourner.

Pas perdus dans les salles

Bruits d’un talon joli

Escarpin délicat  Cendrillon de fortune…

Elle joue à la Belle Il est soldat sans armes

 

Elle va au hasard Il la suit des yeux

Elle pleure sur Soutine et murmure Gauguin

Il montre Picasso Elle parle de Giono

Gauguin à Tahiti et Verlaine sans Rimbaud

 

Le marbre d’une statue réunit leur regard

 

Rien n’a d’importance

Elle flâne au grand jour

Il surveille la vie

Ici tout est figé

Elle se moque de lui …qui voudrait donc s’enfuir ?

 

L’éternité des toiles a bien plus qu’une seule âme

Elle reviendra demain

 

Le musée est fermé… c’est mardi aujourd’hui

 

Mais les yeux du gardien n’ont pas besoin d’horaires

 

Une muse est venue et a froissé sa vie ….

Faille

Elle  vogue-vague, dérive, se perd

Le plaisir la guette

Chaque mouvement ondulé par son corps

Est comme une promesse

Tout se vit en silence

Soupirs ,effractions folles dans la raison….

               Alors, la nuit , douce

Dans sa sollicitude,

Les protège soudain

De la laideur du monde

                 Et tout leur appartient

Sans que rien ne leur soit vraiment donné …

Liberté

 

J’orange mon âme

Aux lignes grises du ciel

Tu ébauches une terre

où je marche sans peur …

 

Les odeurs du jour

Sont soigneuses

Elles arôment les murs

De fleurs  d’été

               Et l’on se surprend à sourire

 

Il n’y a pas d’ordre précis

Sur les rêves en bandoulière

L’inutile est important

L’essentiel se fragmente

            Et l’on s’étonne d’être vivant

 

Il n’y a qu’un pas à faire

L’absurde est désarmé

De toute solitude…

 

J’aime ces instants fugaces

Où l’existence légende  les désirs

C’est beau de laisser faire

           Ecouter la mer

Et filer le vent

Sur un nuage serviable …                    

Prêtez-moi un mot de passe pour l’envers des décors

Une clé des champs, Une clé des songes

Un jupon dentelle, Une robe de soie

 

En retournant les saisons, mon ourlet n’a pas tenu

Dans la tête-imaginaire

Il disait : c’est fini le temps des Rois ! … mais tu resteras ma Reine !

Je me suis sentie si belle !

 

Près d’un vitrail éclairé

On a dénoue le temps lui et moi

Il disait : la lumière sur le toit

C’est un cadeau de gargouilles…

 Comme un secret entre lui et moi

 

Sur ma robé déchirée

Il a cousu une étoile

 

J’avais pas besoin de clés

 

On a juste suivi le ciel…

 

                                     «  sous le toit »

Horizon vertical

Miroirs nacrés

L’eau parle

Immobile si vivante

Elle trace

Velouté bleu

Bois de soleil

Rouge pur

Dans le blanc d’un voyage…

 

Pureté délicate

Tout s’arrête et renaît

Dans l’infinie plénitude

D’un horizon vertical

                 Où le regard est libre…

 

Partir alors …Loin.

Patience

Sur le café tiédi

Une ombre en souvenir

Quelque chose de sucré

Confidence du cœur…

                     Dérober le silence

Pour que la mémoire dise

Un pas flânant une main ouverte

Et puis l’âme qui bat du sourire que tu laisses

Sur les rêves à venir …

 

Cigarette en volutes

Le ciel est loin si haut

Un désir fou qui tremble

Une porte cochère

Je retrouve un foulard

Le parfum d’un moment

                             Et le monde s’ouvre

Dans le passé-présent …

                      Je suis en exil

Sur bord de ta terre

                        Je ne bougerai pas

J’attends le jour …Il sera beau

J’en suis certaine.

Le vent d’ailleurs la frissonne

Elle a l’air en elle

Comme un souffle de forêts…

Elle ne s’ennuie pas Elle rêve

Elle compte à chat-perché

Les pays qu’elle s’invente

Et mélodie doucement une chanson d’enfant ….

 

Les photos se jaunissent

Les miroirs sont fragiles

Les murs trop palpables

 

Elle ouvre la fenêtre

L’arc en ciel est un pont

 

Elle prend le large

Sa mémoire sourit

 

Dans ses valises, il y aura du sable bleu

Et des fleurs en papier …

                                                        « départ »

Je veux

Dévorer des montagnes au sucre-miel

Faire semblant  de lapider l’ennui

Dévorer cru le ciel d’Irlande

Lavander mes chagrins de tes sourires

Et puis m’asseoir sous le soleil

Tresser la vie-cerises en orchidées géantes

En désirs  pas permis en soupirs de satin

Dormir un peu … aimer tout le temps

Tout Rien

Les silences amoureux et les bruits du présent

Comme

La vie de Toi  sur les mots d’un poème…

 

J’ai confiance en mes rêves.

 

                            «  gourmandise »

Prise au piège des oiseaux

Elle a le ciel dans la main

Paille d’azur sur ses mots

Sa terre tremble souvent

 

Elle fait semblant

 

Et tout son cœur est un brouillon

Elle exagère le sang du monde

Elle essaie sa vie sur la vie

Tubes à magie  dans tous ses rêves

Elle voudrait bien s’envoler, loin…

 

Elle fait semblant

 

Elle copie mal mais se  ressemble

Elle a l’air d’être mais se devine

Matin de feu et de lumière

Explosion folle sur sa scène

Diva de rien  qui meurt d’ennui

Elle panique sur ses jours

En défroissant le moindre rire…

Alors

Tout fuse tout s’écartèle

Dans une fiole sous-marine

Elle boit la mer et le soleil

Mal à son âme, elle chavire

Pas d’anti-corps à ses soupirs

Elle compte tout au bout des  doigts

Son envie vraie d’être plus grande

Prendre le large à tire d’aile

Une hirondelle ou un bateau

 

Là-bas au loin c’est un espoir

Le capitaine a de beaux yeux

 

Reine audacieuse de cet instant

Pas pour de faux …un vrai-semblant

 

               Ne pas doser sa liberté

Le ciel est grand, la vie attend …

 

                       « Chercheuse d’ailes »

Il butine la  vie

D’un grand éclat de rire

Et quand l’orage s’invite

Il sort son épée et taillade l’enfer

D’un regard attendri …

 

Ce n’est  rien qu’un rêveur

Il ceinture les mots

D’un ton chevaleresque

Et aurore la nuit

D’étoiles sans aucun nom …

 

Puis

Sécateur  au cœur

Il soigne ses souffrances

D’un rêve encore plus fort

 

Il gagne à tous les coups

Maraudeur du silence

C’est  la vie si jolie

Qui parle alors pour lui….

Moi, la nuit, je l’attends

Et dans ses insomnies, j’écouterai

L’amour…je ne tremblerai pas même si un peu froid

Sous  mes soupirs de soie

                                     Je me ferai Circé

Pour le garder toujours…                             «  conte »

Rien n’aurait pu la faire bouger

Le monde était clos, vaste mais clos

Des boules de couleur et des aiguilles au cœur

Un sourire esquissé,   affamé de   douceur

Elle conduisait le jour dans des fils emmêlés

Les mots qu’elle taisait vacillaient sur ses doigts

 

Le panier en osier abritait donc son âme

Un pull inachevé, une robe d’enfant

Et des gants de princesse aux teintes si rêveuses

Une maille, mon cœur, pour un roi oublié

Et puis une autre là, pour une île perdue

Un sachet de lavande, un chat aux yeux lilas

Rien de compromettant, l’audace du fragile

Dans la simplicité d’un instant solitaire

 

Ses yeux  gourmands, la pièce où elle travaillait

Ses mains, c’était toucher ce qu’elle fabriquait

Son corps disait l’amour d’un ouvrage parfait

Le temps pouvait passer, et elle s’en moquait…

 

 Rien, vous savez, rien n’aurait pu la faire bouger

 

    Et pourtant, elle allait et venait dans sa tête

Chaque point qu’elle faisait débordait de son être

Le monde était clos comme un secret fermé

Elle faisait, défaisait, épuisée, délicieuse, enfant et capricieuse

Toujours plus loin plus vite et puis encore plus femme dans ce qu’elle créait

                                  A l’endroit à l’envers

Dans tous ces  points  de vie que la laine tressait 

Et le soir qui tombait, moussait dans son regard

Comme le simple baiser d’un amant étonné.

 

   « Sans surprise »

C’est un instant frileux, tremblant

Comme un couplet pour des amants

La vie en fera ce qu’elle veut

La mémoire tisse leurs  rires

Du masculin au féminin

 

          Robe de soie ou bien Peau d’âne

Elle a decapsulé ses rêves

Ils se lèvent aux vents déchirés

                     Et tout devient beau

Le gris des nuages-moutons

Encotonne sa citadelle

Les murs ne sont plus que des voiles

Elle marche pieds nus sur le sable

                        Et tout est douceur

Elle a posé ses chagrins loin

Elle a défié ses colères noires

Elle s’apaise sur ton regard

La fille aux soupirs-marguerite

Un peu beaucoup à la folie

                         Et tout est dentelle

La fragilité toute crue

Des choses les plus irréelles

Dans l’encre de sa fantaisie

Juponne le contour de sa terre

                         Et tout est à vivre

Elle épingle ton rire à l’âme

Elle soupire d’amour sur ta peau

Elle est déesse ou vagabonde

Immortelle dans tes émois

Ephemère  au bout des temps

 

                       Et tout est à toi

Un peu beaucoup  à la folie

Elle t’appelle Mon Romeo

Sait bien que ce n’est pas sérieux

                             Mais elle s’en moque en vérité

La fille-fleur cœur d’artichaud

Robe de soie ou bien Peau d’âne

Elle peint ses jours de cet amour

Epaule nue de tes désirs…

 

Tu es le maquis de ses souffles

                Tu la fais belle sur un poème

Et elle s’endort dans ta tiédeur…

 

    Les soleils noyés du passé

Couvrent alors tout l’horizon

   Tu as adoubé ses silences

Dans une nuit or et saphir

 

Et elle est femme à tes côtés.

 

                           «  indicatif »

Cassé mon cœur, le fil qui suspendait

Le monde en mots d’amour

                      Les couleurs s’entremêlaient

                      Les histoires se déchiraient

                     Trop de gens passait, passait ..

Il a bien fallu partir

Et dans les doigts trop serrés

Des poèmes de rien du tout

Qui racontaient des chagrins

             Alors, cassé mon cœur, le fil trop fatigué

Mais on avait tant marché

A l’envers …

                   Moi, j’aimerais bien le jour

Tout en velours

Clair comme la mer

                 Et sur mon fil inventé

Des mots à recommencer la Vie

La vie

          Par cœur, mon cœur

Comme si rien n’avait changé !

                             «  Dentelle »

J’hésite
Je ne me cache pas
J’intervalle mon âme
Aux parois du présent

Je m’avance
Le monde va me surprendre
Mon corps s’infiltre
Et je sens déjà mon coeur
Au creux des silences
Que les couleurs osent troubler

Vous m’attendez ?
Je vais venir
Croiser le bord de mes yeux
A vos yeux pareils

Il suffit d’un pas

Le franchir, voler l’involable
Et pénétrer l’ horizon
Comme un oiseau sauvage …
Je veux rougir des aubes neuves
Et blanchir des gris usés …
Mettre à découvert mon jour
Pour être Libre
Et exister
Demain sans plus d’autre importance
Entière et vraie.

Ecrire un rien d'azur-arpège

 

Les mots sont vivants

Déracineurs d'incertitudes

Ils sont cet air léger

Où je retrouve ton sourire

 

Alors

Tout se pose

Sans sagesse

 

Et je dérive ailleurs

Où je trouverai ta main ...

 

Encre de mer sur les rêves.

"Arrimage''

Elle nuage

Il ciele

Et la terre s’infidèle

A suivre tous leurs rêves….

 

Ça fait comme un écho

Et ça résiste aux murs

C’est sucré de miel tiède

Et d’herbes un peu trop folles

 

Sur le cadran solaire du temps

Ils ne font plus qu’un

 

Il y a  le lierre qui s’attache

Sur une fleur oubliée…

 

Le silence est mosaïque

Parce qu’il devient sacré

Comme une pierre qui parle …

 

L’éternité  n’a plus de pouvoir.

 

                                      «       alliance »

A minuit le silence dans la ville endormie

Sur le banc d’une place

Le monde a l’air tout gris

 

Il

Boit de gestes saccadés qui saccagent sa vie

Le vin porte à ses lèvres comme un coup de couleur

Un seul cri blafard d’ivresse de mal-bonheur

 

Boit pour être sûr de tout à force de n’être rien

Et de rêver rêveur à des pays plus doux

Sur les yeux d’un tableau dans un musée glacé

Que le monde visitera

 

Décompose doucement sa peine et son ennui

Dans des actes inutiles

Qui sabordent ses jours

Et même ses amours

 

Saoul qui se saoule à la vie ….

 

A minuit le silence dans la ville endormie

Sur le banc d’une place

Le monde a l’air moins gris

 

Elle

Effleure les étoiles de sa robe légère

C’est son alcool de ciel

Princesse de coton qui flirte avec les mots

Elle luciole les âmes d’un geste-porcelaine

Et comète les jours dans les yeux du buveur

 

Il la voit. Il l’aime

Attache ses pardons

Au chagrin de sa belle

Et promet que demain ne sera pas pareil

 

Elle le croit et dénude ses larmes

Sur un sourire joli

 

Demain ce sera mieux

Le buveur l’a dit

 

Et l’Amour elle le sait le sauvera enfin

Et l’Amour il le veut c’est lui tenir sa main

 

Demain

Le soleil se lève sur la ville endormie

 

Sur le banc d’une place

Un cœur est dessiné

 

Amedéo et Jeanne

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